H12 – Asséchons le capital!

Au moment où Macron et ses sbires cherchent à casser du gilet jaune, du cheminot et du fonctionnaire à tout prix, ça fait un bien fou d’imaginer ce que pourrait être un salaire à vie, un salaire versé sans condition à partir de la majorité. 

Les Anthropochroniques H12

Nous n’étions malheureusement pas très nombreux ce 15 mars 2018 à la fac de Besançon (je ne sais plus très bien laquelle!) pour écouter l’économiste et sociologue Bernard Friot. A 72 ans, le professeur émérite de Nanterre pète la forme et nous a régalés pendant deux heures. Friot est un orateur sans langue de bois et doué d’une gouaille réjouissante.

L’idée du salaire à vie est tellement simple qu’elle existe déjà. C’est le statut du fonctionnaire, à ceci prêt qu’il n’y a pas de concours de recrutement. Friot préconisait en 2018 un démarrage dès la majorité à 1500 euros net avec la possibilité d’atteindre la retraite à 6000 euros toujours net avec une échelle à quatre échelons. Récemment sur RT, Interdit d’interdire, il est passé à 1800 euros tout en descendant à 5000 pour le salaire maximum.

Le passage d’un niveau à l’autre se fait en fonction de la qualification. Dans la fonction publique, on appelle cela le grade, un terme issu de l’armée où le statut existe depuis belle lurette: c’est la différence qu’il y a entre le militaire de carrière et le mercenaire qui est payé à la tâche ou à la mission. Le militaire n‘a donc pas besoin de déclencher une guerre pour être payé: s’il le fait, c’est par devoir… ou par plaisir.

Le grade atteste qu’une personne «peut participer à un certain niveau de création de valeur économique et a donc droit à un tel niveau de salaire». Pour gravir les échelons, le salarié passe des évaluations où l’ancienneté, la pénibilité des tâches et les diplômes sont pris en compte. On serait tenté d’y ajouter l’implication et l’innovation… mais Friot est plus réservé de ce côté, ce qui pose problème à certains qui jugent ce modèle anthropologique peu crédible par manque d’émulation.

Mais si on suit Friot, c’est révolutionnaire parce que ça permet de nous débarrasser de l’angoisse du chômage, du contrat non-renouvelé ou du licenciement. Le salaire à vie nous libère de la «convention capitaliste du travail», qui nous réduit au rang de marchandises que l’on échange sur le marché du travail. Friot a lu Marx de fond en comble et fréquente toujours le Parti communiste dont il n’a heureusement pas tous les tics de langage. Il a même un sens certain de la formule bien sentie: le chantage à l’emploi fait de nous des «mineurs sociaux» qui ne sommes pas reconnus comme «producteurs de valeur économique», et le salaire à vie nous transformerait en «majeurs sociaux». Ça va totalement à l’encontre du discours libéral ambiant qui hurle à l’émancipation par l’auto-entreprenariat, autant dire la liberté par l’esclavage.

Friot postule que la qualification et le salaire correspondant viendraient récompenser notre capacité à tous de créer de la valeur économique, tout comme le suffrage universel est la reconnaissance de notre capacité à participer à la chose publique (res publica en latin). Bon, pas sûr que le coup des élections soit encore bien choisi mais c’est pas le débat du jour.

Le salaire à vie existe déjà: les fonctionnaires et les retraités touchent déjà un salaire à la qualification personnelle: l’intitulé est moins désirable que le salaire à vie mais c’est pareil au-delà de l’étiquette. L’idée, c’est de le généraliser à l’ensemble des Français, histoire d’éradiquer la misère plus efficacement que le RSA, mais Friot  dessine surtout les contours d’un nouveau système:

«L’enjeu du salaire, c’est la possibilité de sortir du capitalisme. Non pas de le contenir, non pas de bouger le curseur de la répartition de la valeur ajoutée en faveur du salaire et au détriment du profit, mais de se passer des capitalistes, d’affecter toute la valeur ajoutée au salaire, y compris la part qui doit aller à l’investissement. Nous n’avons besoin pour travailler ni d’employeurs, ni d’actionnaires, ni de prêteurs.» Il s’agit non plus de piquer leur fric aux capitalistes mais de s’emparer de leur pouvoir de décider ce qui doit être produit et comment. On éviterait ainsi toute la merde qu’ils déverse dans les rayons des supermarchés, à la télévision et sur la tête des populations non-atlantistes. 

C’est à la fois radical et réaliste puisque cette proposition s’appuie sur un «déjà-là émancipateur» carrément subversif pour les plus libéraux du MEDEF: c’est la cotisation. Entre les cotisations dites «patronales» et «salariales», près de la moitié de notre salaire est aujourd’hui socialisé et permet de financer la sécurité sociale et les minimas sociaux. Avec des accents qui rappelle Vive la Sociale de Gilles Perret, Friot propose de prolonger cette conquête et de socialiser 100% du salaire. C’est un fervent admirateur d’Ambroise Croisat mais Friot ne se laisse jamais emporter par un lyrisme aveugle et il pointe les reculades de ce système pourtant excellent à la base.

Bon, on va rentrer dans le dur mais l’économie de Friot est sociale et il est plus facile à écouter qu’à lire. Et donc une entreprise ne paierait plus de salaires mais verserait de l’argent directement dans une « caisse dédiée », chargée de rémunérer les salariés en fonction de leur qualification, qu’ils soient ou non en poste chez elle. Friot va même plus loin encore.

L’intégralité de la valeur ajoutée de l’entreprise sera socialisée. L’argent ainsi collecté servira à payer les salaires mais aussi l’investissement des entreprises sous forme de subventions et la Sécurité sociale. 

Ceux qui ont bien suivi ont compris: Friot propose ni plus ni moins la suppression du profit. Reiser demandait la même chose au Tribunal des Flagrants Délires. Ça parait gros et pourtant ça passe même si le capital va grincer des dents et que les profiteurs vont voir se tarir la source de leur jouissance abusive.

«Cet assèchement du profit permettra la maîtrise de l’investissement mais aussi sa progression considérable, puisqu’il sera financé sans remboursement et sans taux d’intérêt, deux freins à la dynamique des entreprises». Autrement dit, on se débarrasse des sangsues capitalistes qui parasitent le système et pompent la richesse créée.

 Avec cette méthode, il estime que la part du PIB consacrée à l’investissement pourrait passer à 30%, contre 20% aujourd’hui. On vous passe les détails tout comme on sera assez évasif sur son calcul à la louche mais vraisemblable: 

richesse produite en France : nombre de salaires = 28 000 € annuels par salarié

Les porteurs de projets demanderont des financements auprès d’une ou plusieurs caisses chargées d’étudier la viabilité et l’utilité de la production envisagée. Ainsi, ils ne seraient plus dépendants des prêts, de leur apport personnel ou de la rapacité des actionnaires et à la merci des banques. Du coup, ces profiteurs-là disparaissent petit à petit: ça peut prendre un peu de temps pour Bernard Arnault par exemple mais j’ai bon espoir de voir ce vampire blêmir devant les chiffres de son pactole en chute libre.

Le déclin des employeurs et des actionnaires ne signifie pas pour autant que les entrepreneurs disparaissent aussi. Friot les définit comme «des personnes qui impulsent des productions et des collectifs de travail» , ce qui sous-entend qu’il restera une hiérarchie au sein des entreprises, même si la pression salariale n’aura plus court. En bon marxiste, Friot sait que le conflit constitutif des rapports sociaux ne disparaitra pas pour autant mais changera de forme et pourra être dépassé.

«La coopération s’imposera entre qualifiés pour trancher les conflits: conflit sur les valeurs d’usage à produire, conflit sur les conditions de travail, conflit sur le périmètre de l’entreprise et les relations inter-entreprises». Puisqu’il ne s’agit plus de faire de profit, Friot a bon espoir qu’on arrête de produire de la « merde » comme le capitalisme s’ingénie à la faire. Plus de démocratie dans l’entreprise et autour de l’outil de production donc qui seront en quelque sorte autogérés puisqu’il ne s’agit pas non plus que l’État devienne le nouveau maître. L’outil de production, tout comme la terre, appartient à celui qui le fait tourner mais la richesse produite n’ira pas dans la poche des producteurs qui sont salariés mais sera versée dans des caisses dédiées tantôt aux allocations tantôt aux subventions, et à l’investissement.

On veillera donc à ne pas confondre capitalisme, libre entreprise et initiative  subventionnée; donneurs d’ordre (actionnaires), auto-entrepreneurs et porteurs de projets financés par des caisses publiques; libéralisme sauvage, étatisme forcené et collectivisme bien pensé. Le modèle friotéen inclut un contrôle d’État mais refuse une main mise totale par la bureaucratie centrale: Friot est aussi historien et il a retenu la leçon soviétique et sa planification rigide.

Pour mener à bien cette révolution, Bernard Friot s’appuie donc sur deux piliers, la cotisation et la qualification, qui sont au cœur de sa proposition. Mais pour que les citoyens retrouvent la souveraineté sur la création de valeur économique, il envisage un autre bouleversement majeur: la remise à plat de la création monétaire.

Le crédit bancaire, que le prix Nobel d’économie français Maurice Allais (moins drôle qu’Alphonse!) apparentait à de la création de monnaie par les faux-monnayeurs, serait ainsi supprimé. La monnaie ne serait plus créée en anticipation du rendement d’un investissement, comme le font les banques, mais en prévision de la qualification de nouvelles personnes arrivant à l’âge de 18 ans. 

Pour commencer en douceur, l’auteur propose d’attribuer un salaire à vie à la tranche des 18-22 ans, ce qui représenterait un effort financier de l’ordre de 4% du PIB (environ 20% si on opte pour les 18-37 ans). «Ainsi les entreprises pourront-elles tester l’intérêt qu’il y a à cotiser plutôt qu’à payer des salaires, les caisses prendront leurs marques avant l’extension du dispositif à toute la population, les effets pervers ou induits pourront être appréciés et corrigés», avance Friot à qui les comptables reprochent ses données chiffrées à la louche. Ce sont les mêmes qui reprochaient aux économistes de la Fi d’avoir chiffrer l’Avenir en Commun à l’emporte-pièce. Pour notre part, on est tenté de faire confiance vu qu’à la maison, on ne tient même pas nous-mêmes nos propre comptes. 

Le projet de Friot est débattu par diverses organisations politiques (NPA, Alternative libertaire, CGT, Attac) et Réseau Salariat défend ses thèses quand ce n’est pas Usul qui s’y intéresse. C’est d’ailleurs le Youtubeur communiste passé chez Médiapart qui les a popularisées. On vous recommande donc l’allégorie de la tonte du gazon (en annexe) plutôt tordante mais efficace.

Payés à rien foutre?

Franchement radicale mais s’assumant en tant que telle, la proposition de Bernard Friot séduit mais pose aussi beaucoup de questions. Une des principales objections au salaire à vie (une remarque qu’on oppose aussi au revenu de base), c’est qu’avec un salaire garanti, le péquin moyennement ambitieux cesserait d’aller bosser.

Bien évidemment Friot est à la parade. Il rappelle que «c’est une intention que l’on prête toujours aux autres: interrogés sur le fait de savoir s’ils continueront à travailler avec un salaire à vie, les sondés répondent qu’eux continueront mais pas les autres. Ensuite, ceux qui ne font rien sont bien moins dangereux que tant qui font aujourd’hui. Mieux vaut ne rien faire que d’être une inspectrice d’académie appliquée à détricoter la fonction publique ou un ouvrier fabriquant des OGM». Ça a l’air d’une boutade mais ça tombe sous le sens, même si ça peut paraitre un peu court…

Autre argument: la qualification viendra remplacer le temps de travail comme mesure de la valeur économique. L’auteur rappelle que les retraités, par exemple, contribuent à hauteur de 13% du PIB sans que cette création de valeur ne soit prise en compte.

Enfin, Friot s’élève contre «l’ethnocentrisme petit-bourgeois» qui fait croire qu’on arrêtera son activité jugée dégradante de ce point de vue dominant certes mais péteux. Il souligne qu’une étude relève que les éboueurs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, non seulement aiment leur métier mais ont conscience de leur utilité sociale. Il faut ajouter à cela le besoin humain de reconnaissance de son utilité sociale, qui passe notamment par le travail. Il ne serait peut-être pas inintéressant de remettre cela en perspective avec l’anthropologie économique de Karl Polanyi, même si Friot ne souscrit sans doute pas à la plupart de ses thèses. A notre connaissance, il ne le mentionne d’ailleurs pas, pas plus que Keynes d’ailleurs. Certains reprochent à Friot de botter en touche dès qu’on sort de son domaine d’expertise. Sur Thinkerview, il a à plusieurs reprises pris un malin plaisir à jouer au con avec Sky.  

Si on en revient au coeur de la question que traite notre homme, Friot prend également l’exemple de la fonction publique où les fonctionnaires sont moins menacés dans leur emploi mais se présentent tout de même au travail. Il rappelle enfin que, même si le salaire est garanti dans son système, le licenciement, lui, est toujours en vigueur. On peut donc perdre son emploi, tout en conservant son salaire. La sanction ne s’accompagne pas du terrorisme financier sur lequel joue le capital.

Il nous faut des patrons!

Autre objection au salaire à vie: la nécessité d’avoir des entrepreneurs compétents mais profiteurs, des porteurs de projets dont la seule motivation serait le pognon. C’est ainsi qu’on justifie les rémunérations exorbitantes des grands patrons actuels qu’on craint de voir voir filer à l’étranger. Avec un salaire plafonné à 6000 euros (seulement 4 fois celui d’un débutant), l’envie d’entreprendre sera moins forte et la volonté d’innover pas franchement stimulée, on va devoir se contenter des minables et des tricards, des génies de seconde zone et des estropiés de la libre entreprise.

Bernard Friot fait valoir que sur le web, la coopération non lucrative marche du tonnerre de Dieu, les logiciels libres par exemple. De même, dans le milieu universitaire, la motivation n’est pas tant la grosseur du salaire que celle d’être «le premier à mettre à jour une nouveauté» ou les conditions de recherche.

D’autres détracteurs mettent en cause la capacité des citoyens à gérer une entreprise. «L’incapacité populaire est l’argument classique de tout privilégié, et les propriétaires lucratifs ne manquent pas de communicants pour entretenir cette conviction, y compris chez ceux qu’ils maintiennent en servitude», écrit Friot qui remarque pourtant qu’à chaque fois que des salariés se mobilisent pour reprendre leur entreprise, ils ont un «appétit vif pour comprendre les questions économiques face au sentiment d’avoir été bernés par les experts». Autrement dit, on nous a tellement pris pour des cons et depuis si longtemps qu’on a une sorte de revanche à prendre en montrant à Macron, Lenglet, Barbier et n’importe quel fils à papa de LRem qu’on est pas plus idiot qu’eux, loin s’en faut.

Les partisans du revenu de base, une autre forme de revenu inconditionnel, partagent les ambitions émancipatrices de Bernard Friot mais critiquent sa proposition: Friot balaie la proposition électoraliste de Hamon, le siphonneur de voix Fi (ça, c’est de nous, pas de lui!), avec une maestria méprisante qui renvoie le promoteur de Génération(s) dans le giron de sa lobbyiste de LVMH. 

Baptiste Mylondo prétend, lui, que des salaires allant de 1500 à 6000 euros ne feraient que nous encourager à consommer plus sans prendre en considération l’urgence écologique. Bernard Friot explique qu’il imagine bien volontiers une fourchette plus basse, à condition que la sphère de la gratuité soit étendue (notamment au logement). Personnellement, on n’est peut-être pas trop chaud sur ce terrain-là: on n’est à la lisière du bien public et du bien privé, ce qui peut poser des questions sur l’autonomie de la personne. Le HLM obligatoire, on n’est peut-être pas tous preneurs! Mais c’est à voir.

Les défenseurs du revenu de base mettent aussi en cause le caractère constructiviste de la proposition de Friot: elle ne laisserait pas assez de place à l’individu pour décider de la société dans laquelle il veut vivre, contrairement au revenu de base, qui serait lui plus humaniste et adaptable aux volontés de tous. On peut quand même se demander si c’est terriblement humaniste de passer du RSA à 800 balles par mois et finalement se faire exploiter de la même manière par le capital et traiter comme un esclave consumériste. Friot est fondamentalement anticapitaliste, ce qui n’est absolument pas le cas d’Hamon, ni même de la Fi qui prône une économie mixte. Cela dit, Friot parle d’assécher le capitalisme, ce qui laisse à penser que les cartes de la lutte des classes seraient redistribuées avec un rééquilibrage du conflit en faveur de la multitude durant une période où les deux systèmes coexisteraient jusqu’à l’euthanasie des rentiers que souhaitait Keynes.

La socialisation totale du salaire rappelle inévitablement le communisme à certains et affole les libéraux (Friot est encore au PC et ne s’en cache pas), et c’est sûr que la faucille et le marteau jaune sur fond rouge n’ont rien d’excitants pour nous non plus. On objectera pourtant sans trop de difficultés que l’autogestion que propose Friot est loin de la planification bureaucratique et centralisée du modèle stalinien. On serait même tenté de le rapprocher d’une conception anarchiste telle qu’elle a fonctionné un temps (trop court) en Catalogne en 36-37 et à partir de 1946 dans les caisses de la Sécurité Sociale en France.

Pour les réalistes finalement conservateurs par peur du changement, c’est bien là la principale limite du projet friotéen (proposition néologique): dans une société où le capitalisme est largement intériorisé, il paraît difficile de convaincre une majorité (ou même une masse critique) de personnes, la multitude comme l’appelle Lordon, de la nécessité d’un changement radical de système. En termes gramsciens, on dirait que l’hégémonie culturelle matraque tellement les esprits qu’il va falloir du temps pour former une minorité d’intellectuels organiques suffisante pour contrecarrer efficacement la propagande massive du modèle capitaliste. Yuuuuh, on se détend!

Friot se dit néanmoins «tout à fait confiant quant à la possibilité de faire valoir de manière majoritaire une qualité de vie fraternelle, sobre. Ça rejoint une aspiration extrêmement partagée. La consommation actuelle n’est qu’une compensation de l’absence de maîtrise de son quotidien». Il se dégage de Friot un optimisme quasi charismatique qui fait que les quelques insoumis qui étaient à Besançon sont ressortis ragaillardis.

Pourtant, Friot ne croit pas que son idée du salaire à vie s’imposera grâce aux urnes. Il compte sur le «spectacle de l’inefficience du capitalisme» pour que le salaire à vie s’impose comme une évidence et met l’accent sur le travail de sensibilisation qu’il réalise avec le Réseau salariat et l’Institut européen du salariat:

«La demande est énorme. Certes, ça concerne encore une minorité, mais une minorité prescriptive. Nous sommes actuellement dans un temps froid de l’histoire. Mais dans un temps chaud pendant lequel le peuple se met en mouvement, ce qui arrive régulièrement (1789, 1870, 1936), cette minorité tirera le mouvement. Il faut préparer ce moment par un travail d’éducation populaire.»

On est quelques-uns à partager ce point de vue sur la nécessité d’un travail de fond, même si l’Histoire donne l’impression de mettre le turbo ces temps-ci. Friot reconnait lui-même qu’après de longues années d’apathie, ça bouge dans les fac et ailleurs. Y aura pas de grand soir, de massacre au palais ou de Pujadas tondu ! Mais le coup de force ne sera pas un simple pique-nique et dans le feu de l’action, va quand même y avoir des baffes à se distribuer.

Tout le reste est littérature! A la revoyure!

Pour en repasser une couche

Vous pouvez retrouver la pensée de Bernard Friot qui se frotte à la théorie de la médiation dans le volet RésoCoco en haut à droite.

Le lundi 9 avril 2019, Aude Lancelin a reçu Bernard Friot: en à peine plus d’une heure, le sociologue résume sa pensée.

Il existe une version express sur le site de réseau salariat 

https://www.youtube.com/user/reseausalariat

Usul pour une intro fun et rapide (36 minutes). Elle a eu le mérite de faire connaitre les idées du sociologue à un public d’internautes qui ne l’auraient jamais croisé autrement.

7 décembre: 2019: alors que la France se lève contre une énième attaque de la bourgeoisie capitaliste contre un régime de retraites qu’elle exècre depuis 1945, Bernard Friot montre comment passer à l’offensive. à partir de 56 minutes)

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