H20 – Désolé, les nanas, ce sera sans moi!

Les footballeuses américaines ne gagnent pas autant que les hommes et c’est bien fait pour elles! Je vous dis pourquoi.

Les anthropochroniques H20

J’apprends ce matin même en écoutant la radio d’une oreille distraite que les joueuses de football américaines réclament d’être payées autant que leurs homologues masculins. 

https://www.liberation.fr/sports/2019/08/16/echec-des-negociations-salariales-entre-les-footballeuses-americaines-et-leur-federation_1745599

Je dis bien, les joueuses de football américaines, et non les joueuses de football américain qui, de leur côté, ne réclament que des soins intensifs.

http://www.sportune.fr/business/les-salaires-des-joueuses-de-lequipe-de-france-vs-ceux-de-la-team-usa-214175

Je vous renvoie à Sportune pour ceux que les chiffres intéressent.

On constate tout d’abord que personne ne meurt de faim sur la pelouse des stades mais surtout qu’il existe une disparité des salaires non seulement avec les hommes mais entre femmes elles-mêmes.

Est-ce vraiment insupportable?

Les féministes libérales font naturellement bloc derrière les championnes du monde. Plus performantes que les hommes, elles devraient gagner plus, plus que ce qu’elles gagnent actuellement et sans doute plus que les joueurs américains de football anglais qui ne sont que des loosers. Le syndicat des joueurs de l’équipe de football masculine américaine s’est même manifesté pour soutenir les copines. Yeppi! On peut tout de même s’étonner qu’il y ait encore des syndicats dans ce monde ultra-libéral. Mais passons!

Mais pourquoi donc les joueuses américaines portent-elles toutes des lunettes de soleil pour recevoir la coupe?

Toujours est-il que presqu’aucune des joueuses ne semblent percevoir le même salaire et qu’il y a des primes de résultats conséquentes. Tout ce petit monde est donc payé au mérite et à la performance, c’est à dire à la responsabilité sinon individuelle, du moins communautaire. Je négocie mon salaire et mes primes, je gagne, j’empoche. Comment justifier après coup un bonus sous prétexte que les hommes, eux, gnagnagna!? Comment parler de grille des salaires entre sexes quand il n’y en a même pas entre clubs, et même parfois à l’intérieur des clubs? Et que dire du sponsoring qui s’ajoute à ces salaires? (voir notre document ci-dessus)

Faut choisir, les nanas! L’égalité ou la jungle.

Soit vous réclamez des salaires égaux avec grille, qualification, échelons et tout le toutim, et là, c’est toutes les joueuses et les joueurs de la branche qui s’alignent. Et pourquoi pas les joueuses de pétanque et les lanceuses de marteau?

Soit vous restez dans la loi de la jungle et c’est du chacun pour soi, avec de temps en temps, la justice pour compter les coups et des avocats pour faire de la thune.

C’est toujours la même rengaine avec les libéraux. Tant que ça marche pour eux, ils sont pour la liberté sans limite, la responsabilité individuelle et le salaire au mérite, et se foutent de l’équité, des allocations selon les besoins et du prix des patates. Et puis quand ils s’estiment lésés, ils se retournent vers l’État et le système judiciaire pour obtenir réparation.

Les professionnelles du curling doivent souvent faire des ménages pour boucler leurs fins de mois.

Dans un régime ultralibéral tel que les États-Unis d’Amérique et d’Europe nous l’imposent aujourd’hui, l’individu-salarié est face à l’individu-employeur (qui représente l’individu-actionnaire) et c’est un rapport de forces inter-individuel: un duel, quoi! N’allez pas demander à un syndicat de négocier un tarif spécial pour vous! Vous envoyez directement votre avocat d’affaires pour parlementer, vous faire mousser et signer le contrat!

Vouloir gagner autant que les hommes dans un système ultralibéral, c’est tout bonnement un non-sens, ladies! Pour parodier l’ultralibérale Thatcher, je dirai qu’il n’y a pas d’hommes, il n’y a pas de femmes, il n’y a que des individus! Et pas d’autre choix!

A moins… à moins de redonner un peu de prestige au sport, d’en sortir la mafia et la finance et de rejouer pour l’honneur, le goût de l’effort collectif et la beauté du geste comme ces millions d’amateurs qui donnent de leur temps pour coacher des jeunes et leur apprendre à se dominer et à respecter les règles.

Tout le reste est littérature! A la revoyure!

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