Les troubles de la Personne : le sadomasochisme P45
Il aura fallu presque dix ans et presque 200 victimes pour confondre un haut fonctionnaire vicelard et prévaricateur. Je résume le scénario type que Christian N. mettait à exécution. Ce responsable des ressources humaines au ministère de la Culture profitait d’un entretien d’embauche pour administrer un puissant diurétique à sa victime. Il l’emmenait ensuite dans un périple urbain à l’écart de tous WC. Son objectif est toujours le même : réduire sa victime à sa merci par la rétention forcée jusqu’à l’obliger à uriner sous ses yeux. Cet ondinisme contraint ne s’accompagne d’aucune autre tentative d’attouchement ou de pénétration. Rien n’indique que le pervers en tirait une émotion érotique. Il répertoriait ses victimes dans son ordinateur et faisait une description clinique et sans affect des faits : « Heure de début 9 heures. Heure de manifestation 9 h 55. Heure de la demande 10 heures. Heure de libération 10 h 10. […] Elle baisse son pantalon avant même que je la protège. Divers : elle urine assez longtemps. Je lui propose un papier. Elle s’essuie debout juste devant moi. » Deux détails ont leur importance : le pervers protège sa victime et affecte un semblant de galanterie en proposant un mouchoir.

et les voyeurs d’aujourd’hui le savent.
Christian N. a pourtant été épinglé en se livrant à des prises de photos de type voyeuriste, pratique à laquelle il devait son surnom de « photographe » dans les services. Avec son smartphone, il photographiait en outre et en douce les jambes des candidates lors de l’entretien. Nous reviendrons plus tard sur le voyeurisme mais il est intéressant de constater que voyeurisme et sadisme sont deux troubles taxinomiques fusionnels, l’un de l’Instituant, l’autre de l’Institué.
Qu’ils se manifestent simultanément chez le même sujet ne manque pas d’intérêt : si un trouble se répercute forcément sur les autres facultés, dans quelle mesure deux troubles peuvent affecter en même temps un même sujet?

Christian N. a été mis en examen pour «administration de substance nuisible, d’agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction, d’atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation d’image, de violence par une personne chargée de mission de service public et d’infractions à la législation sur les médicaments». Dans cet écheveau juridique, on retiendra atteinte à l’intimité et donc voyeurisme ainsi qu’abus d’autorité et violence. L’humiliation ne semble pas figurer dans le vocabulaire pénal mais il s’agit bien d’une atteinte à la dignité de la personne à la faveur d’une position sociale dominante, qui plus est, conférée par l’État.

Le scénario abject est bien au point. La victime est dès en arrivant sur un pied d’inégalité puisque son sort professionnel est déjà entre les mains du pervers. La prise de photos se faisant à l’insu des jeunes femmes, elle ne semble pas participer au processus d’indignité qui va plutôt se concentrer dans la fragilisation par le diurétique (encore à l’insu de la victime), puis dans la maltraitance par la rétention urinaire et enfin par l’obligation dégradante de s’exposer dans une position de vulnérabilité absolue, la miction étant l’un des moments les plus intimes de l’existence.
A cette opposition hiérarchique debout-accroupie, vêtu-dénudée, voyeur-exposée, Christian N. rajoute une dernière touche d’humiliation très blessante : un zeste de galanterie très civilisée face au besoin terriblement naturel. Le rabaissement est donc total et l’effet dévastateur et traumatisant.

En août 2013, Anaïs a uriné une première fois sur les quais de Seine après une heure et demie de marche dans Paris. «Il se tenait face à moi, c’était très humiliant», se rappelle-t-elle. Puis au ministère : «Je lui ai dit qu’il fallait que j’aille aux toilettes en urgence. Arrivée dans la cabine, je n’ai pas eu le temps de baisser mon pantalon, je me suis uriné dessus.» De retour dans son bureau, Christian N. lui propose d’enlever son pantalon pour le faire sécher à la fenêtre, sur les grilles en fer forgé si caractéristiques du bâtiment. «Je me suis retrouvée en sous-vêtements dans son bureau. Il ne m’a rien proposé pour me couvrir. J’ai attendu une vingtaine de minutes et puis j’ai récupéré mes vêtements et je suis partie. J’avais tellement honte que je n’ai osé en parler à personne.»
Contrairement aux exemples précédents et malgré la mention d’agression sexuelle retenue dans la mise en examen, le caractère sexuel de l’obscénité contrainte n’est pas directement en jeu. C’est le fait que ce qui devrait être caché lui est dévoilé sous une contrainte qui semble venir de la victime elle-même, voilà ce qui motive le pervers. La ruse a un effet doublement boomerang sur la victime et ressemble à la stratégie du pervers narcissique manipulateur, mais également à celle qu’utilise le masochiste pour retourner la situation en sa faveur. Le jeu sur la responsabilité est vicié et dans tous les cas, la compétence d’autrui est réduite, voire anéantie : « Je te contrains à faire ce que je veux sans même que tu t’en aperçoives. Je suis ton maitre quoi que tu tentes. » Le pouvoir n’est pas ici l’enjeu d’une négociation comme dans une relation saine. On est dans un rapport de forces inconditionnel et la soumission attendue est totale.

Joël Dor, dans Clinique psychanalytique, cite un cas similaire d’ondinisme : ce patient avait organisé son scénario pervers de la façon suivante. Lorsque sa « crise » le prenait, il se rendait chez des prostituées ou chez des compagnes de fortune complaisantes, auprès desquelles il se livrait toujours au même rituel. À l’aide d’un spéculum, il urinait dans leur vagin ou leur rectum. Cette pratique ondinique le mettait dans un état d’excitation tel qu’il pouvait alors différer sa jouissance pendant plusieurs heures, à condition, toutefois, que la victime susceptible de l’y conduire soit sa femme. Alors se développait un scénario dont le moindre détail était parfaitement étudié. Il imposait à son épouse de boire à la suite deux à trois litres d’eau. Sa jouissance s’amorçait à l’idée de la faire attendre le plus longtemps possible, avant de l’autoriser à uriner. Il déambulait ensuite avec elle, pendant plusieurs heures, en voiture ou dans les rues afin qu’elle ne puisse pas se soulager. Ces pérégrinations tortueuses les ramenaient régulièrement devant leur domicile, où son épouse épuisée le suppliait de s’arrêter. Il la faisait attendre, tout en raccourcissant les circuits. Et ceci, jusqu’au moment inévitable où l’épouse, ne pouvant plus se contenir, commençait à uriner dans son slip. Alors s’amorçait la troisième étape du scénario. Ils rentraient chez eux. Il insultait sa femme en la couvrant des pires injures obscènes. Il lui interdisait d’uriner tant qu’elle n’avait pas d’abord léché le fond de sa culotte qu’elle devait ensuite laver. Enfin, en dernière extrémité, il lui accordait l’autorisation d’uriner devant lui. Mais à peine le faisait-elle, qu’il interrompait immédiatement la miction en la sodomisant brutalement. Seulement après ce coït sauvage, l’épouse, enfin délivrée de ces sévices, pouvait uriner sur son sexe en érection, provoquant ainsi son éjaculation.
La complexité du rituel n’entrave en rien son immuabilité et se rapporte sans doute à un trauma initial car bien que le sadique soit le maitre d’oeuvre de la procédure, il en est aussi le prisonnier. La « crise » l’oblige à l’abjection.

C’est d’ailleurs là que se pose la question de la responsabilité pénale des crimes et des délits. Dans quelle mesure, le sadique peut-il être jugé responsable d’un acte qu’il ne contrôle apparemment pas puisqu’il est conditionné à agir comme il le fait ? On peut supposer, mais ça reste à explorer, qu’un grand nombre de sadiques souffrent également de psychopathie, ce qui rendrait leur tendance sadique plus incontrôlable encore lors des « crises ».
Si le sadique a recours à la violence (ou à la prostitution), c’est parce qu’il ne connait pas d’autres moyens d’arriver à ses fins, ou plus exactement il « préfère » enfreindre la Loi qui contraint la violence que de passer par la phase relationnelle où le retour sur le contrat est toujours possible. A la subordination mutuellement consentie, il substitue une soumission non-négociable.
En présence d’un sujet à tendance sadique, le moindre comportement équivoque de séduction peut être interprété comme une ouverture et un accord tacite dans lequel le violeur s’engouffre. C’est d’ailleurs l’argument qu’il évoque souvent pour sa défense : il rejète alors la responsabilité sur la victime, stratégie typique de renversement des rôles chez le sadomasochiste. La perversion est alors rejetée sur la victime, responsable de l’infraction dans l’esprit du violeur. Il ne faut pas non plus négliger la part de mauvaise foi dans ce type de défense. Mais, on le voit, la difficulté de rendre un jugement équitable réside ici dans l’établissement des responsabilités.

Les relations sexuelles pouvant occuper une part importante de notre existence, il n’est donc pas surprenant qu’on y retrouve toute la gamme des relations de pouvoir que deux Personnes peuvent entretenir. Le « Elle l’a bien cherché » patriarcal s’oppose alors au « Quand c’est non, c’est non » féministe. L’ambiguïté du flirt n’est pas toujours interprétée de la même manière par les deux parties. Si les acteurs du porno cochent sur un formulaire les cases de ce qu’ils sont prêts à faire ou pas, le non-dit en matière pré-nuptiale prête à confusion. On n’annonce que rarement la couleur et les deux partenaires se réservent le droit de rompre l’engagement jusqu’au bout, c’est à dire de ne pas laisser l’autre jouir de son corps à soi comme il l’a prévu. Jusqu’à la jouissance, l’engagement sexuel est, en principe, renégociable et les corps ne cessent d’effectuer des tractations (on n’a pas dit tractions). Il n’est pas uniquement question de pénétration mais aussi du choix des positions ou des lieux, des petites attentions supplémentaires, des mots doux ou des cochonneries qu’on susurre à l’oreille, et d’éventuelles lubies, des scénarios.

Dans Manhattan, le personnage de Woody Allen se réjouit que sa partenaire accepte enfin qu’il porte un tuba et des palmes pour faire l’amour. Sans aller jusqu’au scaphandre, chaque partenaire peut toujours proposer des trucs à l’autre. Ça fait partie du jeu des transactions érotiques. Il existe bien sûr un risque : celui de passer pour un cochon ou une dévergondée mais si ça ne reste que de l’ordre de la demande ou de la proposition, il n’y a rien de pénalement répréhensible. Au niveau de la morale, c’est une autre histoire. On peut, à réclamer un supplément, se retrouver privé de bagatelle, sans compter qu’il y a une part de chantage qui peut rentrer en jeu dans le fonctionnement du couple. Celui-ci est donc l’espace de négociations incessantes : les préliminaires ne cessent finalement jamais.

Le concept de devoir conjugal a exclu pendant longtemps la notion de viol dans le cadre du mariage : le contrat matrimonial comprenait le coït et la sodomie était interdite par l’Église. L’abus sexuel à domicile s’adossait à la loi et ne pouvait constituer un délit entre époux. Cela dit, les maisons closes et les cocottes préservaient les épouses de la bourgeoisie des assauts de leurs maris trop entreprenants. Quant au peuple, les lois n’étaient pas écrites pour lui. Le viol conjugal n’apparait donc qu’en 1990 dans les textes de loi français. La loi ne considère plus le coït comme un dû et on ne peut que s’en réjouir d’autant que l’adultère n’est plus non plus puni directement par la loi. Cette dernière protège donc les partenaires dans la mesure où celui qui subit ose y avoir recours, ce qui est loin d’être toujours le cas. Je ne pense pas que cette femme obligée de lécher sa culotte ait porté plainte : elle aurait pourtant eu gain de cause assez facilement. Mais elle semblait bien « contrainte à consentir ».

Si le violeur quant à lui recourt à la force, à la menace, à la surprise et la peur pour obtenir une jouissance non-contractuelle, c’est parce qu’il est dans une situation de « panique » face à la négociation subtile et risquée que représentante la séduction, il préfère le passage à l’acte en force en s’évitant toute négociation. La victime n’est pas prise en compte comme ayant une compétence dans la relation sexuelle : elle est astreinte à une fonction dégradante qui assure au dominant une toute-puissance « rassurante » pour lui. Certains pervers vont greffer l’excitation sexuelle sur la relation de domination abusive qu’il ou elle exerce sur le ou la subordonné(e) : aussi abjecte que puisse être cette pratique principalement machiste, elle masque l’angoisse du dominant face à une relation où il peut toujours essuyer un refus qui serait alors vécu comme une blessure d’amour-propre et une humiliation insupportable. Le violeur n’est pas prêt à « encaisser un râteau » ou même un refus poli, et préfère avoir recours à la contrainte plutôt que d’entrer dans le jeu incertain de la négociation pré-nuptiale (la drague et les préliminaires, quoi !).
Ça n’excuse bien évidemment pas le viol mais ça met en avant sa dimension sociologique. On a parfois demandé aux mères d’éduquer leurs fils sur la question du consentement sexuel et vous comprenez bien qu’il y a là un vaste problème social de fond : une société fortement inégalitaire où les rapports sociaux sont tendus et basés sur la force et l’argent serait le terreau du viol et de la maltraitance.

La guerre en est le pire exemple d’autant que dans certains conflits récents, le viol massif et systématique a été utilisé pour anéantir les femmes « ennemies ». Mais la barbarie se retourne en fin de compte contre son auteur. En quittant la civilisation, il se met au ban des nations et révèle aux yeux du monde entier la fragilité de son pouvoir. L’usage du viol comme d’une arme révèle l’insécurité d’une domination ethnique : on ne viole la femme de l’autre que parce qu’on le jalouse et on ne cherche à dégrader ainsi tout un peuple que parce qu’on ne forme pas soi-même une nation digne de cette appellation et en paix avec elle-même. Seule une société éclatée, en mal d’équité et où beaucoup d’hommes endurent une perte de pouvoir et de responsabilité, et donc de fierté, où ils sont victimes d’un dérangement général qui les empêche de trouver une place épanouissante sur l’échelle sociale, peut générer des violeurs et des tortionnaires.

Le viol est la négation de sa propre fierté, un succédané violent à une séduction impossible. La fierté ne peut naitre que de l’admiration, pas de la peur qu’on inspire. Dans le film La Cité de Dieu, Zé Pequeno viole la fiancée de Manu le Coq parce qu’il envie son statut de séducteur. Il résout par la violence un complexe d’infériorité qui nait de son incapacité à établir avec une fille la relation amoureuse que son ami Béné cultive tendrement avec sa petite amie. Le violeur est un pauvre type et toutes les fanfaronnades machistes du monde n’y feront rien. Les sociétés qui revendiquent cette pratique pour dominer les femmes sont elles-mêmes fragiles : des gangs de jeunes dans les « tournantes » aux exactions des terroristes de Daesh qui se livrent à des enlèvements et à l’asservissement domestique, le vide intérieur est vertigineux et l’échelle de qualification mal en point.
J’ai parfois tenté d’imaginer l’état d’esprit du gamin qui attend son tour dans un viol collectif ou du combattant de l’EI qui rentre dans la pièce où il séquestre depuis des semaines une jeune Yésidie. Je n’en éprouve que de l’angoisse, un certain vertige, et je me demande ce qui manque à leur Personne pour pouvoir se supporter tels qu’ils sont dans ces moments-là. Quel environnement social peut les amener à s’aménager une telle vacuité intérieure pour n’être plus que des brutes sans pitié ?

S’il n’y a entre un être humain et son supérieur qu’un rapport de totale soumission, il y a fort à parier qu’il va se reproduire la même iniquité aux échelons inférieurs si aucune solidarité ne s’oppose à cette relation verticale toxique et ne lui permet de s’édifier une échelle d’autorité. Un humain qui se sent dégradé (et donc pas reconnu au rang qui lui revient), à tort ou à raison d’ailleurs, manquera de respect aux femmes qu’il peut soumettre par la force physique ou financière et méprisera certaines catégories de la population qu’il juge responsables de son déclassement et du manque de reconnaissance pour sa Personne. L’enfant martyrisé et abusé reproduit la violence dont il a été la victime parce que souvent il n’arrive pas à s’inscrire dans une hiérarchie de responsabilités et de reconnaissances. Sans repères dans une société atomisée et anomique mais fortement inégalitaire où le rapport de force semble le seul envisageable dans les relations interpersonnelles, les femmes et les minorités souffrent de ce report de mépris. On oblige les premières à coucher, on tabasse ou on insulte les autres.

Séduire la femme de son ennemi comme Pâris le fit avec la belle Hélène de Ménélas ou encore Pascal Meneau avec Charlotte, la femme de Cheval, son contrôleur fiscal, qui le persécute depuis des mois (in Le Diner de Cons) est une insulte suprême. Violer la compagne de son adversaire n’est qu’une indignité abjecte, c’est à dire le fait de faillir à son rang, est un déclassement sans commune mesure aux yeux de ses pairs, à moins que le dominant ne s’invente une idéologie qui justifie l’insoutenable. Les biais cognitifs se chargent du reste. Nos hommes politiques, s’ils avaient encore des valeurs, le sauraient et la honte qu’ils sont devenus incapables d’envisager, faute d’éprouver une véritable fierté notamment vis à vis de ceux qu’ils sont censés servir, servirait de remparts contre les bassesses financières ou sexuelles auxquelles nous les voyons se livrer. Au lieu de cela, éclatent régulièrement dans la presse des affaires comme celles par laquelle j’ai ouvert ce chapitre. Dans un monde où l’abus de pouvoir est devenu la règle, le sadique est chez lui.

Le viol d’un esclave n’était reconnu que si l’esclave était propriété d’un autre. Si le maitre donnait son accord, aucune poursuite ne pouvait donc être envisagée. Mais pour un homme libre violer un esclave d’un autre, c’était en quelque sorte reconnaitre qu’il n’avait pas les moyens de s’offrir le corps dont il avait besoin pour assouvir son désir. Il avouait par son acte une sorte d’impuissance financière indigne que l’autre maitre pouvait décider de lui faire payer en justice.
Le sadique doit donc agir de manière à ne pas entrer dans un rapport de force avec un autre qui pourrait avoir le dessus. Il n’est touché que sur un seul des axes d’analyse déontologique : l’autre est intact et le sadique sait ne pas déborder (tyranniser une supérieure, harceler à visage découvert quelqu’un qui peut vous nuire) ou choisir un cadre propice (agresser une femme seule, isolée ou endormie par exemple). Le sadique, et donc le violeur, n’est donc pas un fou furieux sur toute la ligne. S’il est dans le tout ou rien pour ce qui est de l’équilibre qualitatif des emplois, il ne s’attaque pas à n’importe qui parce qu’il sait très bien dans quel #ministèreSynonyme de partie, c'est à dire l'unité déontique. More il joue. Christian N. n’officiait que dans le cadre du ministère de la Culture dont abusait de la protection.

Les violences faites aux femmes, notamment dans le cadre conjugal, mais aussi aux enfants, sont le fait d’hommes socialement « déclassés » mais qui savent intuitivement qu’à la « maison », ils peuvent encore être « quelqu’un » sans avoir à prétendre. S’ils donnent souvent l’illusion en société, ils sont en réalité disqualifiés dans leur for intérieur (pour des raisons multiples et variées), ce qui les conduit à adopter des attitudes manichéennes et déséquilibrées, alternant la maltraitance et le soin, sans arriver à entretenir une relation d’égal à égale avec leur compagne et de complémentarité équitable dans le couple.
Ce dernier cas de figure nous amènera à parler du pervers narcissique dont l’action, bien que souvent uniquement verbale, n’en est pas moins destructrice. Plus que les coups, le sapement moral dévaste l’équilibre déontologique de la victime et déstabilise dangereusement son être.
Tout le reste est littérature. A la revoyure !
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