P1 – Un individu 100% bio

L’individualisme a le vent en poupe dans la dissociété libérale. Longtemps contesté par le #holisme, l’individu s’impose dans le libéralisme contemporain comme une évidence. Mais on peut toujours en chercher une définition claire, cela reste un fantôme idéologique, une fiction politique, une arlésienne philosophique.

P2 – Un sujet sexué et géniteur

Pour la théorie de la médiation, l’individu est biologique et le sujet animal. « Tout animal, tout corps, est sujet dans la mesure où il se prend en charge et doit pourvoir lui-même à ses besoins », écrit Jean Gagnepain. A la fois sexué (mâle ou femelle), le sujet est impliqué dans une relation d’engendrement ou de genèse (parent et progéniture) qui fait de lui un maillon grégaire de l’espèce. A fortiori, l’individu fait corps avec le troupeau et ne doit cette dénomination qu’à son caractère intrinsèquement indivisible plutôt qu’à son autonomie physique.

P3 – Une si longue attente

Pas de culture sans nature, pas de forme sans matière, pas de personne sans sujet. Il ne suffit pas d’être pubère pour être membre de la cité, c’est-à-dire majeur, il faut que le citoyen ait dépassé la puberté. Les exemples des cérémonies qui entourent partout l’accès à la majorité sociale sont légions mais dans nos sociétés, l’adolescence tend à se prolonger.

P4 – La Personne : hors-sujet

Par la dialectique de la Personne, l’homme s’absente de sa condition de sujet ou si l’on préfère, il y introduit de l’étrangeté structurale. Comme le Signe analysait le son et le sens du symbole au plan 1, c’est le sexe et l’engendrement qui vont être le contenu de l’analyse institutionnelle et de son réinvestissement.

P5 – Instituant et Institué sont dans un cerveau

Maintenant que sont posés les principes de la Personne, nous allons rentrer dans les arcanes de son fonctionnement. La théorie de la médiation postule qu’analogiquement au Signifiant et Signifié, Instituant et Institué se justifient réciproquement. Autrement dit, une frontière d’un côté s’atteste par une frontière de l’autre. La partie ethnique de la Personne est ainsi immanente et n’a de compte à rendre à… aucune autorité naturelle.

P6 – La carte d’identité exclusive et inclusive

Ce chapitre va se concentrer plus particulièrement sur l’Instituant, même si vous l’avez compris l’Institué n’est jamais loin. Pour ce faire, nous allons nous appuyer plus directement sur ce qui d’Hubert Guyard a été publié sous le titre « Répulsion et Persécution : les troubles de la Personne ». A la prose tortueuse de Gagnepain, je préfère donc ici celle d’Hubert Guyard qui a été mon prof d’aphasiologie : un esprit brillant, futé et plein d’humour.

P7 – Prise, dette, don et contre-don

L’Instituant gère les différents cercles d’appartenance et d’intimité. Sur la face de l’Institué, il va être question de dette et de don, de responsabilité et d’obligation. Le lien avec l’autre fait ici place à la relation avec autrui, l’un n’allant pas sans l’autre dans le phénomène où tout se mélange.

P8 – Tout ne serait donc pas politique?

La politique à la papa vous ennuie ? La convention collective de votre boite vous hérisse le poil ? Vous sortez votre flingue quand on parle d’institution ? Nous aussi ! Pourtant… la théorie de la médiation reprend ces concepts incontournables… en mieux.

P9 – Les avatars de la déontologie

Dernier volet du modèle sociologique : le réinvestissement politique de l’unité déontologique. Dit comme ça, c’est rébarbatif. Si je vous parle de souveraineté, ça pourrait bien vous échauffer un peu plus les synapses. Et c’est bien d’indépendance et de responsabilité que nous allons causer.

P10 – La charge sans la brigade légère

Nous voilà donc en plein dans la politique. Je vous rappelle simplement que la théorie de la médiation entend par politique la phase de réinvestissement de l’analyse ethnique. Alors que le retrait personnel marquait ce moment dialectique où le sujet devient étranger au monde, la politique est un retour aux affaires publiques, une sorte d’acquittement de la dette sociale que l’on contracte spontanément en devenant une personne.