Auteur/autrice : Christophe MARTIN

L’impropriété du Signe fait qu’il n’y a aucun rapport naturel entre la forme des mots et ce qu’ils désignent. L’arbitrarité sociologique fait que chaque langue fait ses choix à son gré. Et la créativité en la matière est impressionnante.

Dans l’épisode intitulé Vertige entre qua’zyeux en M15, j’annonçais une ré-analyse par recoupement des axes taxinomique et génératif. Je vous en touche donc un mot car cette analyse de second degré pourrait bien nous intéresser en sociologie.

Après la syntaxe, attaquons de front la morphologie. Auparavant et au sens étroit, la morphologie était la partie de la grammaire qui s’occupait de la formation des mots par adjonction d’affixes à des thèmes, comme des particules à des noyaux. La théorie de la médiation va lui donner une autre définition toujours grâce au recoupement des axes.

Quittons le cosmos aride de la structure pour replonger dans la jungle luxuriante de la rhétorique. Pas celle de Cicéron et de Bossuet mais celle du tout venant que nous sommes, locuteur sans prétention toujours en proie à la polysémie et à la synonymie.

Nous restons dans la réthorique sans pour autant brasser du vent puisqu’elle est pour la théorie de la médiation le moment où se nie la Grammaire. Mais en dialectique, négation ne veut pas dire annulation, c’est pourquoi on parle de réaménagement. La négation de la négation n’est pas égale à zéro.

Dans le chapitre précédent, nous n’avons pas abordé l’aspect phonétique pourtant inscrit dans le tableau. Nous y voilà. La théorie de la médiation insiste sur l’absence de hiérarchie entre les deux faces.

Les fins observateurs ont peut-être remarqué que nous avons légèrement triché dans l’analogie entre terme de proposition et syllabe. Petite mise au point.

Si on va s’arrêter au niveau de la syllabe en phonétique et laisser de côté zone et environnement, il nous faut aller plus loin en sémantique : concept et prédication doivent en laisser plus d’un sur sa faim (ou sur leur fin?). On va donc causer champ et expansion.

On confond parfois la métaphore et la métonymie. En passant du champ sémantique à l’expansion conceptuelle, vous comprendrez mieux comment les distinguer.

A ce niveau, vous avez compris que notre rhétorique n’a pas grand chose à voir avec celles des beaux parleurs. C’est le moment où est niée la structure par des capacités qu’elle-même permet pourtant. Pour le coup, c’est carrément contre-intuitif. Mais à force de la faire advenir, vous devez commencer à sérieusement saisir la contradiction. Retour à nouveau sur les condition du réaménagement de la Grammaire.